Construction
Le lycée Paul-Lapie de Courbevoie est situé au numéro 5 du boulevard Aristide-Briand. Les bâtiments ont été conçus par l’architecte Florent Nanquette qui a construit d’autres immeubles de Courbevoie et a conçu également de nombreuses constructions à Montreuil au début des années 1930.
Le lycée Lapie est inscrit à l’Inventaire général du patrimoine culturel de Courbevoie.
L’histoire mouvementée de la Rénovation
1989 – 1995
Le lycée Paul Lapie, construit en 1930 à Courbevoie, est en piteux état. Les travaux de réhabilitation envisagés dès 1989 n’ont toujours pas commencé. En 1991, un premier projet de vastes travaux de rénovation des bâtiments est rejeté. Un deuxième projet est proposé en avril 1993. A cette date, les compte-rendus du conseil d’administration du lycée donnent à penser que les choses sont bien engagées. Pourtant, les décisions vont achopper sur la question de l’école maternelle qui complète le site. La Région est disposée à indemniser la ville à hauteur de 4,3 millions de francs, alors que la mairie en demande 8,75 millions. Le (beau) terrain de la rue du Château du Loir, qui sert d’annexe du lycée, pourrait s’ajouter à l’indemnité (proposition du Maire M. Desprez. Les chiffres évoluent, l’indemnité proposée par la région montant jusqu’à 12 millions de francs. Finalement, la mairie retire sa proposition et n’envisage plus de céder l’école maternelle, peut-être pour pousser à la reconstruction sur le site de l’annexe.
Témoignage d’élève:
Pourquoi reconstruire ?
L’homme franchit sans bruit la porte et alluma sa torche, seul moyen d’y voir quelque chose, et commença l’ascension de l’escalier. Celui-ci débouchait sur un long couloir glauque. Les pluies du matin avaient laissé quelques flaques et les murs suintaient. Le taux d’humidité était effrayant. Il pénétra dans une salle. Des fils électriques s’échappaient du mur, des lambeaux de rideaux s’agitaient mollement dans l’air raréfié. Les murs portaient les traces d’implacables combats. Le bois usé des tables portait des inscriptions codées. Il y avait des interrupteurs au milieu du mur, près d’une fausse porte: sans doute la salle était-elle piégée…
Si un producteur de films d’horreur cherche le site de son prochain long métrage racontant la vie après la nuclérisation de la planète, qu’il considère la solution Paul Lapie. Ce doux nom n’est en effet pas seulement celui d’un sociologue durkheimien. C’est aussi le nom d’un vénérable bâtiment, dans lequel professeurs et élèves s’obstinent à travailler, bien qu’au fil des ans aient été constaté :
– des chutes de blocs de béton ;
– le danger de certaines conduites de gaz, empêchant les expériences de chimie ;
– des températures polaires ;
– un niveau d’eau trop élevé dans les rares toilettes.
Le CDI est inadapté et trop petit, des filets maintiennent certains toits, des escaliers ont dû être étayés. Après le passage d’une commission de sécurité, 17 millions de travaux ont été engagés (dont une reconstruction plus précoce aurait permis de faire l’économie). Faire un devoir en salle Vigny permet de partager la vie quotidienne des ouvriers qui discutent à côté. Le passage du lycée à l’annexe, au milieu des voitures lancées à bonne vitesse, est une préparation efficace à la corrida.
Bref, IL FAUT FAIRE QUELQUE CHOSE !!
Témoignage d’un élève élu au du Conseil d’Administration:
Ayant été au CA plusieurs années, j’ai suivi de près la reconstruction du lycée, et je dois préciser un détail : il était prévu de faire un Méga-lycée, avec entrée à la place de la maternelle (rasée et reconstruite…), une super passerelle au dessus des toilettes qui auraient été transformées en CDI (pour le CDI je suis pas certain), et on aurai même eu des arbres dans la cour (6, je crois…).
Le CA à même été réuni pour cela, l’architecte étais là, avec les plans et tout et tout… Malheureusement, la veille du CA, l’architecte des Batiments de France est venu visiter la maternelle, qui était l’objet d’une demande de classement comme monument historique, pour son architecture remarquable et typique des années 30 (sic…).
Le CA, réuni pour l’occasion, a donné son accord de principe (pour le projet, pas pour le classement de la maternelle !). C’était, je crois, début juillet 94 ou 93…
Je ne sais pas ce qu’il est advenu ensuite de la maternelle, mais je constate qu’elle est toujours là…
Je pourrais éventuellement retrouver les comptes rendus de l’époque, et d’autres histoires du genre, si cela peut être utile au site (ou pour faire avancer les travaux… ) 8-))
C.G. Demaret
Septembre 1996
Faute d’accord, la rénovation de Paul Lapie estimée entre 60 et 80 millions de francs, n’a pas été inscrite au budget 1995. Mais, depuis que le lycée a été confié à la Région, plus de 17 millions de francs ont été consacrés aux travaux de maintenance et de remise aux normes de sécurité du bâtiment. De multiples rencontres et de nombreux courriers – faisant intervenir notamment Monsieur le maire, Charles Pasqua, Monsieur le préfet Moracchini, le vice-président de la Région, les proviseurs successifs, mais également les associations de parents d’élèves telles que la FCPE et la PEEP et les professeurs – ont eu lieu pendant ces neuf longues années. Mais ceux-ci, malgré toutes les démarches effectuées, n’ont toujours pas donné suite.
Enjeux et facteurs de blocage : Trois projets concurrents:
1- Rénovation des locaux existants : la solution la moins onéreuse (estimée entre 60 et 80 millions de francs). Les travaux seraient néanmoins assez lourds : création sur une partie du bâtiment existant d’un troisième étage avançant au-dessus du stade, bâtiment nouveau dans la cour, etc… Pendant les travaux, comment se font les cours?
2- Reconstruction sur le site actuel : un projet existe, mais il se heurte à la question de l’école maternelle, que la mairie refuse absolument de céder. Plus chère que la rénovation, cette solution ne résoud pas la question de la continuité de l’activité pendant les travaux.
3- Reconstruction sur le terrain de l’annexe, rue du chateau du Loir : à l’évidence le projet le plus séduisant, puisque les travaux ne gêneraient pas les cours, alors que le site dispose de beaux arbres.
Le problème des terrains:
Le terrain sur lequel est implanté le lycée appartient à la ville. Elle pousse donc la solution qui le libérerait et lui permettrait de le récupérer. C’est sans doute pour cette raison que la ville a tenté de bloquer les projets de reconstruction sur le site, en faisant monter les enchères, exigeant une indemnité élevée pour l’école maternelle (passée en plusieurs étapes de 4 millions à 15 millions). Le maire a également plaidé pour une révision à la hausse du projet de rénovation, sans doute dans le même but.
Le terrain de l’annexe appartenant à la région, sa position est exactement inverse : elle ne veut à aucun prix d’une reconstruction rue du château du Loir, mais souhaiterait que le dossier avance, notamment pour réduire l’annexe et pouvoir utiliser tout ou partie du terrain.
Conclusion:
La région étant maître d’oeuvre, sa position doit finir par l’emporter, d’autant plus que les majorités politiques aux niveaux régional et municipal ne coïncident plus. De fait, le conseil d’administration du lycée du 15 mai 1998 a confirmé le choix de la rénovation sur le site. Aucun cours n’aura plus lieu à l’annexe, ce qui règle le problème de la traversée de la rue de Colombes et libère l’essentiel du terrain (des logements de fonction y prendront néanmoins place). Les travaux doivent commencer en… 2000. Pas forcément satisfaisante pour les usagers, cette solution débloque la situation. Conforme aux rapports de force existants, il semble qu’elle était inévitable. Dès lors, il aurait peut-être été possible de faire l’économie d’un feuilleton à épisodes qui aura duré près de dix ans.
Septembre 2002 à juin 2006
Les Travaux et les Jours
Témoignage d’élève:
Vous avez pu le remarquer : la rénovation du lycée a enfin commencé! Depuis maintenant 15 ans, on ne l’attendait même plus!
Les différentes parties vont être réaménagées en trois tranches jusqu’en 2006 (si tout se passe bien mais les travaux ont déjà pris du retard !).
La première étape consistera à refaire l’aile Vigny et à construire un nouveau réfectoire; elle durera normalement jusqu’en 2003. L’aile Vigny contiendra alors un nouveau C.D.I., plus vaste et encore plus équipé que celui que nous avons actuellement, et le nouveau réfectoire se logera dans le trou actuel de notre cour.
Pour commencer ces premiers travaux sur les salles Vigny, plusieurs annexes ont été ajoutées. Il y en aura 22 au total, puis 29 dans la suite des travaux. Vous remarquerez d’ailleurs que pour la sécurité des élèves, l’avenue de Château de Loir a été coupée à la circulation et le passage clouté, devant l’établissement, déplacé pour être situé en face de la future entrée des annexes, afin d’éviter les bousculades devant le porche. A la fin des travaux, il n’y aura a priori plus d’annexes; sauf, bien sûr, si le nombre d’élèves (aujourd’hui 1,167 inscrits) augmente dans les années à venir et si le nombre de division de seconde passe de 11 à 12 comme on le prévoit à la suite de la construction du nouveau collège qui fait face au parc de Bécon.
Les deux prochaines étapes consisteront à rénover le reste de l’établissement. Pendant ce temps, l’entrée du lycée sera d’ailleurs déplacée. On prévoit également d’enlever la vigne vierge de la façade principale.
Malheureusement, nous ne profiterons pas du nouveau lycée, à part l’aile Vigny et le nouveau réfectoire qui seront mis à la disposition des élèves dès la rentrée des vacances de la Toussaint 2003! En effet, en 2006 la plupart d’entre nous ne sera plus au lycée. Alors souhaitons à ceux qu nous suivrons de bien profiter du lycée Paul Lapie tout neuf qui sera enfin a la hauteur de ses résultats !
Armance MB
Septembre 2004
Inauguration de l’aile Briand
Côté cour, bientôt les arbres
Septembre 2005
Encore un an…
Février 2006
Septembre 2006
C’est beau, c’est grand, c’est magnifique (en fait , pas si grand que ça). La rentrée 2006 s’effectue (enfin) dans les les locaux du Lapie rénové.